Depuis les origines de l’humanité, l’instinct de survie de l’homme lui a toujours recommandé de travailler à sa suffisance alimentaire, et cela a toujours déterminé la capacité de ce dernier à défendre ses réserves contre les agresseurs de tout type, notamment les ravisseurs, les animaux, les insectes, les fléaux de la nature. Au moment où la planète a été durement frappée par le fléau pandémique qu’est le COVID-19, la question de la résilience alimentaire, toute aussi vieille que l’humanité se pose à nouveau avec une toute nouvelle acuité, sans se départir de ses liens avec les questions de paix et de sécurité. Le choix du thème « Transformer les systèmes alimentaires : les innovations des jeunes pour la santé humaine et celle de notre planète » par les Nations Unies l’exprime à juste titre.
La problématique alimentaire confrontée aux questions de paix et de sécurité
Depuis quelques années, le Togo et plus globalement la sous-région ouest-africaine font face à des questions de sécurité alimentaire, en lien avec la paix. Les conflits agropastoraux de plus en plus nombreux affectent la cohésion sociale au sein des populations rurales, en tant que manifestation de la conception différente de la terre des agriculteurs et des éleveurs. Par ailleurs, les questions alimentaires ont des liens particuliers avec la gestion de la terre. Quelques fois, la solidarité des peuples autochtones en milieu rural peut être mises à rude épreuve quand elles doivent partager leurs terres cultivables disponibles avec des étrangers. Et enfin, les questions de sécurité alimentaire peuvent se poser avec une réelle acuité dans les milieux déchirés par les conflits. Il est important que des solutions soient mises en œuvre, afin de garantir une production alimentaire sûre en termes de sécurité humaine.
La nécessité d’assurer à tous une suffisance alimentaire a été au cœur des politiques de nombreux Etats, dont les Etats africains. Etant donné que les crises révèlent la réelle capacité de résilience des systèmes, la pandémie de la COVID-19 a mis à rude épreuve les systèmes alimentaires dans le monde. De nombreux pays ont vu le prix de leurs produits de consommation de base flamber, ce qui a permis de démontrer la vulnérabilité des systèmes alimentaires disponibles et en vigueur. Il est désormais important de proposer des solutions novatrices qui favorisent l’inclusion et la participation de tous.
Le potentiel innovation de la jeunesse
Il convient de placer les jeunes au centre de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques alimentaires, afin de leur permettre de continuer à intensifier leurs efforts, collectivement et individuellement, pour restaurer la planète et protéger la vie, tout en intégrant la biodiversité dans la transformation des systèmes alimentaires. Les questions alimentaires ont un lien très fort avec d’autres thématiques très préoccupantes, énumérées dans le Programme 2030 des Nations Unies, notamment celles liées à la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale. En réalité, les jeunes méritent bien une place dans l’élaboration des politiques et leur mise en œuvre, beaucoup plus engagés et interpellés par les questions interreliés du climat, de biodiversité, de l’entrepreneuriat et celles posées par les prévisions sur l’avenir de la planète. Les jeunes sont désormais, sur plusieurs fronts, engagés tant pour leur devenir ainsi qu’un meilleur devenir de la planète. Leur engagement est à la hauteur de leur extrême vulnérabilité lorsque surviennent les crises.
Comment WANEP-Togo conçoit l’édition 2021 de la Journée internationale de la jeunesse ?
Les jeunes sont attendus sur le terrain de l’innovation pour une meilleure sécurité alimentaire. ». Le potentiel innovation de la jeunesse a pour bénéfice de proposer des solutions sortant de l’ordinaire pour adresser les questions de sécurité alimentaire. En intégrant les jeunes dans les mécanismes de sécurité alimentaire, les Etats sont sûres de mettre en place des politiques qui tiennent véritablement dans la durée et qui peuvent continuer de fonctionner lors des crises. WANEP-Togo pose alors le problème de la façon suivante : « bâtir des systèmes alimentaires résilients pour la paix et la sécurité au Togo : l’innovation des jeunes ».
Au regard des implications du thème, la plateforme Youth4Peace (lire Youth for peace en anglais), composés de jeunes engagés aux côtés de WANEP-Togo, pour la paix et la sécurité réalisera une série d’activités en ligne (webinaires, campagne digitale). Ces activités permettront de valoriser les jeunes qui s’engagent pour une meilleure sécurité alimentaire. Ces activités viseront à attirer davantage d’attention sur l’importance de la mise en place de systèmes alimentaires résilients, en suscitant davantage l’intérêt d’autres jeunes pour la question, et en les amenant à s’engager.
Seyram ADIAKPO / Chargé du programme Recherche et Gestion des connaissances